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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 13:04

Atelier 2       C'était il y a ...       Ecrire à partir d'une photo

Les photos choisies par les élèves ont été extraites du livre : Les plus grands photographes de LIFE,John LOENGARD, Gordon PARKS. Paris : La Martinière, 2009. LIFE 1970 Larry Burrows
Les photographies ont été données sans les légendes.
Le récit pouvaient inclure la photographie ou simplement l'illustrer.

Résistance

    C'était en été au début des années 40. Un soir des militaires sont venus chez nous. Ils cherchaient des juifs que nous avions cachés... Tout est allé très vite. Ils prirent tout ce que nous possédions, puis nous enfermèrent dans une voiture.
    Ils nous emmenèrent là-bas. On nous sépara les uns des autres, on nous donna des numéros à la place de nos noms. Plus personne ne nous appela par nos prénoms.
   Chaque fois que nous commettions une faute, nous étions battus. Le soir, on entendait les enfants pleurer ; nous n'avions rien à manger.
   Bien plus tard, on vint nous libérer.
 (extraits) de Olivia (photographie : Officiers observant un essai nucléaire à douze kilomètres, Yucca flat, Nevada, 1953, J.R. EYERMAN)

Les yeux vides

    Le bal allait commencer. Les journalistes nous regardaient, tout le monde nous regardait. Il me prit la main et me conduisit sur la piste de danse. Nous commençâmes à danser, un slow. J'imaginais déjà la une de ciné-magazine : "La chanteuse la plus connue au bras du plus célèbre sportif ! Les deux coeurs à nouveau réunis malgré la haine familiale !" 
     Pas un chuchotement dans la salle de réception. Tout le monde nous regardait, mais je m'en moquais. Je cherchais du regard mes proches, mes amis, ma famille. Je vis à quel point ils semblaient déçus, choqués. Je retrouvais leur pire ennemi...
     Je replongeais dans les yeux gris de mon amant. Encore une fois je m'y égarais. Je l'aimais à en mourir. Avais-je le choix ? C'était lui ou eux. Lui. Eux. Il me fallait choisir entre l'amour de ma famille ou l'amour  de cet homme. Il me regarda. Il comprit. L'éclat de joie qui brillait habituellement dans ses yeux était absent. Il me murmura : "Est-ce la fin ?" J'acquiesçais.C'était la fin. Il posa ses lèvres sur les miennes. Je voulais que ce baiser ne se termine jamais... "Je t'aime" me chuchota-t-il à l'oreille. Puis il partit. Une larme coula sur ma joue. J'essayai de sourire à mes amis, mais ce que fit ressemblait plutôt à une grimace. Ils auraient dû être satisfaits mais je ne voyais que leur égoïsme. Je séchais mes larmes et me dirigeai vers les journalistes. Je pris la pose pour eux. Mon regard était éteint, je ne sentais plus rien.
Albane (Photographie : Elizabeth Taylor, 1948, Philippe HALSMAN)

Marilyn Monroe 1953 Alfred Eisenstaedt18h/6h50

 
      New York, 1971. Il venait de se réveiller. Six heures du soir. Dans son appartement de Chelsea, il regarda la fenêtre puis l'horloge. Six heures quinze. Ce soir c'était l'inauguration d'une expo de photos dans une galerie d'art de la 73e. C'était Adam, un ami qui exposait des collages photographiques représentant le New York de la solitude nocturne, de la dépression. Tout son cercle d'amis était composé d'artistes névrosés. A New York les soirées ne commencent que vers vingt-trois heures, comme ça les gens peuvent faire plusieurs soirées dans la nuit. Il sortit dans un club de Jazz en première partie de soirée, seul à sa table : Saxo, Piano et Contrebasse. Il commanda un merlot et s'affala sur la table en écoutant la musique. Vingt-deux heures. Il sortit, prit le métro et alla dans la galerie. A l'intérieur, tout était noir, on devait regarder les photos a la lampe de poche, très conceptuel. Ils s'étaient tous retrouvés, Adam, Elen et Jeremy et lui. Tous les quatre artistes. Ils discutaient, une flûte de champagne à la main. Toute la crème New Yorkaise était là. vingt-trois heures trente, ils sortirent dans la rue, encore en train de parler de la vie, des relations, de ce qu'ils pourraient bien fumer. La nuit était sombre, le trottoir était éclairé par la vitrine du magasin de musique. Quelques taxis passaient. Ils s'assirent, s'allongèrent dans la rue sombre, la rue au bar "Sexy Dance" et au magasin de musique. Elen fut la première, puis Adam, Jeremy et Lui. 
Au matin, quatre cadavres, les veines sectionnées. Personne ne sut pourquoi ils avaient mis fin à leur vie, courte et névrosé d'artistes New Yorkais. Le matin se leva sur cette simple soirée entre amis. Les gens passait seuls, en fumant, devant eux, dans cette rue. Six heures cinquante. Quand la nuit noire disparut avec eux.

 

Diego (Photographie : Marins en quête d'amusement dans Times Square sous couvre-feu, New York, 1945, Herbert GEHR)

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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 20:16

Atelier 1 suite ...
On n'a pas oublié la "contrainte" ? Ecrire une histoire avec les mots suivants (- 1 joker) :
Robe pourpre - matin - dents - jardin - enfant - rat - luxe - spectacle - barreaux - peinture idéale.Veronica Lake

Marlène
    
      Marlène, se réveilla, le matin dans sa robe du soir pourpre, la gueule de bois, dans son lit aux barreaux de métal. Elle regarda son mur repeint d'un rose framboise écrasée, pour elle c'était sa peinture idéale. Elle se leva et alluma une cigarette. Elle repensa au spectacle de l'autre nuit, à tout ce luxe qui n'avait duré qu'un soir. Petit retour à la réalité : Studio destroy de Baltimore et "A Horse With No Name" en fond. Par les barreaux de sa fenêtre, un petit jardin qui résistait au froid de ce mois de Janvier. Sa bouche sentait encore l'alcool, alors elle se brossa les dents. Elle repensa à cette nuit où enfants et adultes étaient tous vêtus de vêtements haute couture. Elle avait fait partie de la société mondaine pour au moins une nuit. Alors elle sortit malgrè la buée sur sa fenêtre, enleva ses chaussures à talons et mit ses pieds dans l'herbe humide et froide tout en fumant sa première cigarette.

Diego

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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 11:57

Dans les airs Diable du codex gigas

Un démon et un voyageur se promenaient ensemble dans des régions inconnues.

C'était un démon assez simple, il n’avait pas d’ailes, mais il savait voler.

Le voyageur, lui, aimait particulièrement les mousses, qui avaient le pouvoir de faire venir l’orage. Lorsqu’ils en trouvèrent une, car ils en cherchaient, l’orage se déclencha, éclata, et une  pluie diluvienne se répandit sur la terre.

Le démon prit le voyageur dans ses pattes pour l’emporter chez lui, par les airs, mais arrivé à une certaine altitude, au-dessus de la forêt, un éclair se déchaîna sur eux, et ils sombrèrent dans l’oubli des torrents. 

Béatrice

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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 22:36

Pour commencer... (Suite)
Les textes dont sont extraits les listes de mots

 

Charles BAUDELAIRE Poèmes en prose (Le Spleen de Paris) XIX "Le joujou du pauvre"Murillo Deux femmes à la fenêtre 1655

 

      Je veux donner l’idée d’un divertissement innocent. Il y a si peu d’amusements qui ne soient pas coupables !

Quand vous sortirez le matin avec l’intention décidée de flâner sur les grandes routes, remplissez vos poches de petites inventions à un sol, — telles que le polichinelle plat mû par un seul fil, les forgerons qui battent l’enclume, le cavalier et son cheval dont la queue est un sifflet, — et le long des cabarets, au pied des arbres, faites-en hommage aux enfants inconnus et pauvres que vous rencontrerez. Vous verrez leurs yeux s’agrandir démesurément. D’abord ils n’oseront pas prendre ; ils douteront de leur bonheur. Puis leurs mains agripperont vivement le cadeau, et ils s’enfuiront comme font les chats qui vont manger loin de vous le morceau que vous leur avez donné, ayant appris à se défier de l’homme. 

      Sur une route, derrière la grille d’un vaste jardin, au bout duquel apparaissait la blancheur d’un joli château frappé par le soleil, se tenait un enfant beau et frais, habillé de ces vêtements de campagne si pleins de coquetterie.

      Le luxe, l’insouciance et le spectacle habituel de la richesse, rendent ces enfants-là si jolis, qu’on les croirait faits d’une autre pâte que les enfants de la médiocrité ou de la pauvreté.

      À côté de lui, gisait sur l’herbe un joujou splendide, aussi frais que son maître, verni, doré, vêtu d’une robe pourpre, et couvert de plumets et de verroteries. Mais l’enfant ne s’occupait pas de son joujou préféré, et voici ce qu’il regardait :

      De l’autre côté de la grille, sur la route, entre les chardons et les orties, il y avait un autre enfant, sale, chétif, fuligineux, un de ces marmots-parias dont un œil impartial découvrirait la beauté, si, comme l’œil du connaisseur devine une peinture idéale sous un vernis de carrossier, il le nettoyait de la répugnante patine de la misère.

      À travers ces barreaux symboliques séparant deux mondes, la grande route et le château, l’enfant pauvre montrait à l’enfant riche son propre joujou, que celui-ci examinait avidement comme un objet rare et inconnu. Or, ce joujou, que le petit souillon agaçait, agitait et secouait dans une boîte grillée, c’était un rat vivant ! Les parents, par économie sans doute, avaient tiré le joujou de la vie elle-même.

     Et les deux enfants se riaient l’un à l’autre fraternellement, avec des dents d’une égale blancheur.

 

 

François-René de CHATEAUBRIAND René (1802)

 

     Le jour je m'égarais sur de grandes bruyères terminées par des forêts. Qu'il fallait peu de choses ā ma rêverie ! une feuille séchée que le vent chassait devant moi, une cabane dont la fumée s'élevait dans la cime dépouillée des arbres, la mousse qui tremblait au souffle du nord sur le tronc d'un chêne, une roche écartée, un étang désert où le jonc flétri murmurait ! Le clocher solitaire, s'élevant au loin dans la vallée, a souvent attiré mes regards; souvent j'ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête. Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent ; j'aurais voulu être sur leurs ailes. Un secret instinct me tourmentait; je sentais que je n'étais moi-même qu'un voyageur, mais une voix du ciel semblait me dire: “ Homme, la saison de ta migration n'est pas encore venue; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton cœur demande. ”

      “ Levez-vous vite, orages désirés, qui devez emporter René dans les espaces d'une autre vie ! ” Ainsi disant, je marchais ā grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie, ni frimas, enchanté, tourmenté, et comme possédé par le démon de mon cœur. 

 

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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 21:48
Une première séance pour se lancer...

Un logo-rallye

Objectif : créer une atmosphère à partir de mots donnés.

Définition : rencontre de récits où doivent apparaître, dans l'ordre, les mots dont on donne au départ une liste. Ces mots ne forment pas un ensemble apparemment cohérent.


Consigne :

Choisir une de ces deux listes de mots, laisser les mots résonner pour créer en vous une atmosphère.

Rédiger un texte à partir de ces mots, vous n'êtes pas tenus de respecter l'ordre dans lequel ils ont été donnés et vous avez le droit de supprimer un mot de la liste.


Liste un

Vol - orages - forêt - ailes - mousse - secret instinct - voix - régions inconnues - voyageur - démon.


Liste deux

Robe pourpre - matin - dents - jardin - enfant - rat - luxe - spectacle - barreaux - peinture idéale.

Rire jauneGuo Xi Early Spring
     Un beau matin, dans un jardin, un enfant eut l'idée de repreindre les barreaux qui entouraient sa maison. Il cherchait la bonne couleur. Tout à coup, il trouva la peinture idéale : du jaune ! couleur du luxe et de l'argent. Il s'en fit un spectacle dans sa tête...
     Mais quand il l'eut fait, un vilain rat, très laid, rongea les barreaux qu'il venait de repreindre. L'enfant lui demanda pourquoi il avait cela. Et le rat répondit : "Mais je pensais que c'était du jaune gruyère !"
Si vous n'avez pas compris, c'est que vous êtes trop intelligent !
Tiphaine

Où l'artiste n'est pas qui l'on croit...
     Un matin, comme je descendais les escaliers et sortais dans mon jardin, j'aperçus un rat avec de petites dents vêtu d'une petite robe pourpre. Il était en train de dessiner un enfant. Quelques secondes plus tard, je m'aperçus que cette peinture idéale représentait mon visage : un spectacle de luxe !     Ophélie

Sur les ailes du rêve
     C'est un voyageur : il traverse les régions inconnues, des forêts au sol recouvert de mousse. Il entend les voix des autres animaux de ces endroits merveilleux. Il rêve d'avoir des ailes ! Il rêve de faire de longs vols au-dessus du monde. Et survoler les orages, ces démons du ciel.
     Mais son rêve est inaccesible : Vous imaginez, vous, un lapin avec des ailes ?     Manon F.

Allo Houston !
     "Ici Dent-d'enfant-02347. Est-ce que tu m'entends ?
- Ici Robe-pourpre 09412. Où te trouves-tu, D-E-02347 ?
- Je suis près du jardin de luxe.
- D'accord je te rejoins tout de suite, Je suis tout près, à côté du spectacle.
- OK, je t'attends. Tu l'as ?
- Oui, j'ai trouvé la peinture idéale !
- Allo, allo, ici Matin-de-barreaux-0013. J'apprends que vous avez réussi la mission. Rendez-vous près du rat."
Albane
A suivre...




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